mardi 14 juin 2016

La tapette de Dieu...

Un homo frustré a fauché des homos enjoués. Et, in extremis, il a réussi à ceindre la couronne du "martyre". En se ralliant au charlot de Rakka, qui n'aurait pas hésité à le précipiter d'un toit s'il se trouvait là-bas. Un "habitué de la discothèque". Un "buveur". Un adepte de l'application de rencontres gays "Jack'd". Mais un djihadiste au pourchas des "pédés". Un type adoncques qui vibrait pour la vivacité, qui désirait la "dépravation", qui lorgnait la lascivité de ses victimes. Omar s'est présenté au Pulse et a déchaîné sa furie contre les jouisseurs dont il aurait tant aimé partager la quiétude... 

Mais il était inquiet, lui. Musulman et pédéraste. Le seul terrain d'affrontement qui fait tant jouir Dieu et Satan. Les deux mobilisent les sirènes les plus sublimes pour happer le croyant. Des tractions contraires, un écartèlement, un supplice. Dans l'islam, l'homosexualité est bel et bien un péché. Et, flanqué de cette oukase, le crucifié se nourrit de haine. Un homme montre de l'affection à un autre homme et c'est toute une mécanique qui se met en branle. On opte pour la fureur. Comme dirait le père du taré, si "les victimes font [bien] partie de [sa] famille", "Dieu lui-même se charge[ra] de punir les homosexuels"...



"Les Afghans sont des faux-culs", avait coutume de dire l'ami Muhayyel, déblatérant contre la culture du "garçon jouet", cette fameuse "danse des bacha bazi" que de solides musulmans en rut reluquent, la bave à la bouche. Mais "le Ciel a puni ces pervers", se chuchotent sans doute les mollahs du coin. Comme un bataillon non négligeable de musulmans qui aimeraient bien vagir contre l'attentat mais ont peur de se faire foudroyer par l'ire divine. Et alors, l'autre affirme sans blague que "la défense des droits des pécheurs est en lui-même un péché mais c'est un péché imposé par l'islam"... 

Et attention, nous avertissent les sociologues. Les gays deviennent de plus en plus racistes, de plus en plus anti-musulmans. Ben voyons, ils se trémoussent tous à la vue d'un bulge renoi ou rebeu ou, allez, ketur, cette race de virils exotiques qui priapisent les uranistes. "Je me défoule", avait avoué un mien ami. L'autre, la "lope" qu'il disait, était une tête blonde. Lui, un métèque. Et ma pauvre abeille était tellement amoureux de son homme qu'il voulait se convertir à l'islam ! Sic. L'autre se vengeait de l'Algérie, soi-disant...  

Il était gourmand, Omar, et la volupté des autres l'a enragé. Il était désespéré et l'existence de ses pairs l'a accablé. Il languissait de passion. Le syndrome de Claude Frollo. Son "surmoi" l'a détruit. Il croyait en Dieu. Il a prêté allégeance à son "calife", au dernier moment. Les sbires ont immédiatement labellisé la tuerie. "EI". Nous autres, ceux qui vivent en-dehors de la caverne, nous nous sommes juste posé l'index sur la tempe. Si la main d'un bon gaillard lui avait caressé les cheveux, une quarantaine d'âmes seraient toujours en vie, ma parole...